Didier GOESSENS
Charleroi - Belgique 1962
Didier Goessens a été pratiquement «élevé» dans les académies des Beaux-Arts, où se sont rencontrés ses parents (ils y deviendront plus tard, l’un comme l’autre, professeurs de dessin).
Agé de dix mois, il servait de modèle, au milieu d’un parc improvisé de quatre chaises.
Il continuera à parcourir les lieux, comme une seconde maison, tantot gardant la pose, tantôt s’exerçant précocément à la gravure, au croquis, au monotype, à la sculpture, la photo ou la céramique… et suivra plus assidûment les cours des ateliers de bande-dessinée (Vittorio Leonardo) et de dessin d’après modèle vivant (Marcel Gibon, André Goessens) jusqu’en 1982.
Des confrontations quasi-anachroniques, la fréquentation d’artistes classiques (Alphonse Darville, Marcel Gibon, Gérard Wart, Marcel Wauthion, …) comme celle des générations montantes, … une enfance, une baignade, qui appellent une vie à construire autrement.
Gym sportive, danse jazz et archéologie, des passions qui enrichissent ... et pourtant toujours l’envie de jouer les deux faces de ce taro offert, le respect des valeurs qui s’oublient peu à peu, comme l’engagement dans le monde et l’art contemporain.
De son dernier passage à l’académie, il dira : « Les plâtres des couloirs étaient simplement agrémentés de quelques graphes supplémentaires d’innombrables artistes en mauvaise herbe, mais les travers des cages d’escaliers, que j’empruntais, gamin, n’acceptaient plus mon corps d’adulte.. . », à chacun ses madeleines.
Les influences s’inscriront également très tôt. La découverte des œuvres et des artistes aussi variés que Schiele, Belmeer, Zao Wou-Ki, Léonor Fini, Tiepolo, Alechinski,… de belles cartes…
Après des études d’enseignant et de psycho-pédagogue à l’Université de Liège, il regagne le milieu de l’art et du dessin à l’Institut Saint-Luc, et devient illustrateur de mode professionnel, pratiquement le seul à exercer en Belgique à la fin des années 80.
Des activités différenciées: publicité, décors pour défilés-spectacles, très souvent sollicité pour ses illustrations de mode (Marie-Claire, Flair, Feeling, nombreuses collaborations avec
Olivier STRELLI, Gérald Wathelet, expo universelle Séville 92, ...), recherches graphiques, création internet, enseignement du dessin de mode (La Cambre-Bruxelles, IFPME-Liège)...
Depuis 1994, Didier Goessens vit à Mogues (Fr), où il poursuit son travail de peintre, dessinateur et graphiste.
De très nombreuses expositions, en Belgique, France, Luxembourg, Espagne, Inde ... présentant, tantôt ses créations d’illustrateur, tantôt ses dessins et peintures «hors mode» ; de nombreux prix, mais plus encore, la reconnaissance de ses pairs, et la confiance de ses commanditaires, pourtant réputés particulièrement exigeants; commandes publiques et œuvres acquises internationalement (Séville, Luxembourg, Canton (China), Valetta (Malta), Quèbec, Saint-Maur des Fossés (artothèque), Avignon, musée du Cinquantenaire-Bruxelles, Mairie de Montréal, Sarria (Galice), Calcuta (India) - Musée Ahuja – Museum for Arts, Libreville (Gabon), USA, Brazil, ...)
Depuis 2002, un recentrage des inspirations, autant de nouveaux dessins-peints, mélanges de mouvement, de danse, de musique, de vie à éprouver et à partager...
Depuis sa dernière exposition, les intentions se sont précisées et sa technique en s’affinant, sert mieux que jamais la rencontre de ses obsessions paradoxales. Entre Orient et Occident, art pariétal et abstraction lyrique, murmure et capharnaüm, amours et succubes, ... un souffle passe. L’émotion qu’il nous procure, reste, simplement.
Comme s’il était pourtant possible de réconcilier l’intemporalité de l’art comme recherche du beau et du vrai, conceptualisme et contemporanéité...
(Tenmit HEINZ-TO) |